Atelier 3

Mise en place : de quoi a-t-on besoin ?


– Un espace de travail : la salle mise à disposition doit être suffisamment grande et aménagée de telle sorte à pouvoir accueillir l’ensemble des participant.e.s et permettre une liberté de mouvement, l’atelier demandant un engagement physique.

Les participant.e.s

La méthodologie s’adresse à des élèves du primaire et de sixième, âgé.e.s entre 9 et 13 ans. Idéalement, le groupe ne doit pas excéder 30 élèves. 

Intervenant.e.s

Enseignant.e.s de l’école, éducateur.ice.s, professeur.e.s de théâtre

Objectifs de cet atelier

  • Renforcer la capacité de réflexion individuelle et collective autour d’un texte.
  • Renforcer les notions d’écoute, d’attention aux autres et de débat.

Temps requis

90-120 minutes

Mise en œuvre

Les ateliers utilisent des techniques d’expression orale et de débat autour d’une thématique liée à un texte source. Ils mettent également en pratique, à travers des techniques d’expression corporelle, les questions théorisées par les élèves pour permettre une compréhension globale des enjeux soulevés par le texte. 

Finalité

À la fin de la session, les enfants auront : 

  • Développé une capacité à travailler individuellement et en groupe
  • Progressé vers l’acquisition de compétences en termes de communication
  • Renforcé la pensée critique en partageant et en discutant des thèmes symboliques présents dans leurs histoires.

La pratique de nouvelles techniques d’expression orale et physique par les élèves améliorera leur développement personnel et leur capacité de communication.

1. Début de séance

A la manière du clapping instauré comme rituel de fin de séance, nous vous suggérons d’avoir un exercice récurrent pour créer un rituel de début de séance. Encore une fois, cela contribue à former des repères pour les élèves et à les faire évoluer dans un cadre rassurant. Il.elle.s font également mieux la différence entre la classe ordinaire, la cour de récréation et les ateliers théâtraux.

Le clap  
En cercle, les enfants font passer un clap à leur voisin.e (on frappe dans ses mains) en faisant le tour du cercle. Pour que le clap puisse passer, les élèves doivent se regarder dans les yeux avant de frapper dans leurs mains !

2. Les marches

  • Vous pouvez reprendre les consignes vues la dernière fois (marche, stop, youpla, rythmes, chiffres) afin de constater l’évolution des élèves d’une séance sur l’autre.
  • Les environnements : on propose aux élèves de se déplacer comme s’il.elle.s évoluaient dans des environnements bien particuliers et différents. On évoque tour à tour une plage de sable brûlant, un lac gelé (sans patins bien sûr), un sol en chewing gum, sur la lune, avec des semelles de plomb, contre le vent, avec de l’eau jusqu’aux chevilles puis jusqu’aux cuisses et enfin jusqu’à la taille !
  • On marche dans l’espace à la manière des différents personnages de contes qui ont été répertoriés : la princesse, le chevalier, l’ogre, la sorcière, le loup, le petit garçon/la petite fille, la fée, le dragon…

3. Les références

  • Les paires : on distribue à chaque élève une étiquette (cf l’annexe appelée Les paires). Chaque étiquette est associée à une autre afin de pouvoir créer des binômes. Les élèves doivent donc entrer en contact pour tenter de retrouver leur binôme. Les étiquettes font référence à des contes célèbres ou bien à des stéréotypes tirés des contes. Ainsi, la sorcière est associée à son chaudron et Cendrillon à sa chaussure. Attention, le loup pourrait quant à lui être associé à plusieurs autres images (le petit chaperon rouge ou les 3 petits cochons). Les élèves doivent trouver la bonne combinaison afin qu’aucun élève ne reste seul ! Pour cela, nous vous proposons dans la banque d’image la possibilité de créer un trio si vous groupe est un nombre impaire.

Une fois que les élèves ont tous retrouvé leur binôme, ils doivent mimer ce qu’ils sont afin de la faire deviner au reste de la classe. L’animateur.trice peut aider et encourager les élèves sur scène en leur posant des questions. Par exemple pour la sorcière et le chaudron : quelle est la forme de cet objet et comment pourrais-tu représenter cette forme avec ton corps (assis, penché…), que fait la sorcière dans son chaudron et à quel geste cela correspond-il ? Pour les 3 petits cochons : que fabriquent-ils et que fait le loup ?

  • Tableaux vivants: Les élèves doivent créer ensemble des tableaux vivants. On leur propose d’abord un endroit familier comme la salle de classe, puis on bascule sur de l’imaginaire : la ferme, la forêt, un jardin, une pizza. On peut aller plus loin en leur proposant uniquement un thème : les contes, Noël, Halloween…

4. Le récit

Lecture du premier extrait de  La Soupe aux cailloux :

extrait 1 Texte de Marcia Brown 

Trois vagabonds se traînaient sur une route dans un pays étranger. En plus d’être fatigués, ils avaient faim. Et pour cause, ils n’avaient rien mangé depuis deux jours. 

Comme j’aimerais un bon dîner ce soir, dit le premier. Et un lit pour dormir, dit le second. Avec un toit sur nos têtes, dit le troisième. Mais tout cela est impossible, dit le premier. Nous devons poursuivre notre route. Et ils poursuivirent leur route. 

Soudain, ils découvrirent devant eux les lumières d’un village. Peut-être que nous trouverons quelque chose à manger là-bas, dit le premier. Et de l’eau à boire, dit le second. Ça ne coûte rien de demander, dit le troisième. 

Mais les citoyens de cet endroit craignaient les étrangers. Quand ils ont appris que trois vagabonds arrivaient sur la route, ils se sont réunis pour en parler. Voici trois vagabonds. Les vagabonds ont toujours faim. Mais nous en avons à peine assez pour nous-mêmes. 

Et ils se sont empressés de cacher leur nourriture. Ils ont poussé les sacs d’orge sous le foin dans les greniers. Ils ont mis les seaux de lait tout au fond des puits. Ils ont étendu de vieux draps sur les plants de carottes. Ils ont dissimulé leurs choux et leurs pommes de terre sous les lits. Ils ont suspendu leur viande dans les caves. Ils ont caché toute la nourriture qu’ils avaient. Puis ils ont attendu. 

Les vagabonds se sont d’abord arrêtés chez Paul et Françoise. Bonsoir à vous, ont-ils dit. Pourriez-vous partager un peu de votre nourriture avec trois vagabonds affamés ? Nous n’avons rien à manger nous-mêmes depuis trois jours, a déclaré Paul. Françoise a pris une mine triste. La récolte a été mauvaise. 

Les trois vagabonds se sont rendus chez Albert et Louise. Pourriez-vous partager un peu de votre nourriture avec nous ? Et avez-vous un recoin où nous pourrions dormir cette nuit ? Oh non, dit Albert. Nous avons donné tout ce que nous avions en plus aux vagabonds qui sont venus avant vous. Nos lits sont tous occupés », a déclaré Louise. 

Chez Vincent et Marie, la réponse était la même. La récolte avait été mauvaise et tout le grain devait être gardé pour la semence. Le bruit a traversé tout le village. Pas un résident n’avait de nourriture à partager. Ils avaient tous de bonnes raisons. Une famille avait déjà utilisé le grain pour le manger. Une autre avait un vieux père malade à soigner. Tous avaient trop de bouches à nourrir.

Les villageois se sont retrouvés dans la rue et ont soupiré. Ils avaient l’air aussi affamés que possible. Les trois vagabonds ont discuté entre eux. 

Temps de questions-réponses: 

  • Qui sont les gens qui arrivent au village ?
    Réponse : Les vagabond.e.s (ou tout autre mot approprié en rapport avec le contexte culturel / national, par exemple aventurier.e, chasseur.esse, promeneur.euse, etc.)

     

  • Demandez des idées aux élèves pour développer les possibilités de réponse, par exemple, sans-abris, pauvres, immigrant.e.s, explorateur.ice.s perdu.e.s. 
  • Comment se sentent-iels ? Pourquoi se sentent-iels ainsi ? Quel est leur but ? Que veulent-iels ?
    Réponse : Besoins essentiels, nourriture, sommeil, abri, eau.

     

  • Quel est l’obstacle ?
    Réponse : exclusion.
    Identifiez-le.
     

Qu’est-ce qui cause cette exclusion ou qui ?
Réponse : villageois.e.s
Exclusion : villageois.e.s
Exclusion : Comportement et action des villageois.e.s.

Discutez des raisons sous-jacentes des attitudes ou des sentiments des villageois.e.s. (Raison principale : peur). Pourquoi ont-iels peur ? Peut-être est-ce l’expérience passée ou la peur d’avoir faim eux-mêmes et de ne pas avoir leurs propres besoins essentiels satisfaits ?

5. Exercice

Villageois.e.s/abri/tempête

Préparation de l’exercice: 

Divisez la classe en petits groupes de trois.Si vous n’avez pas le nombre d’élèves nécessaire pour diviser le groupe de façon égale, l’enseignant.e ou l’assistant.e peut être amené.e à jouer.

Explication des règles du jeu: 

Expliquez que dans chaque groupe, deux joueur.euse.s forment un abri, tandis que l’autre joueur.euse devient la personne vivant dans l’abri. Un abri est formé par deux joueur.euse.s qui se font face, les bras tendus vers le haut, plaçant leurs paumes à plat l’une contre l’autre pour créer un toit. La personne qui vit dans l’abri doit se cacher en dessous.

Expliquez que vous allez prononcer trois mots : « Villageois.e.s », « Abri » ou « Tempête ».

 Lorsque vous criez « Villageois.e.s », les personnes doivent quitter leur abri et courir vers un autre, tandis que les abris restent en place. Entraînez-vous à le faire plusieurs fois.

Lorsque vous criez « Abri », les abris doivent se séparer et trouver une nouvelle personne sur laquelle construire un abri. Répétez l’exercice plusieurs fois, en ajoutant l’ordre « Villageois.e.s ».

Enfin, lorsque vous criez « Tempête », tout le monde court dans tous les sens pendant 5 secondes. Au bout de 5 secondes, de nouveaux groupes de 3 doivent se former avec 2 abris et 1 personne. Pendant la « tempête », les abris peuvent devenir des villageois.e.s et les villageois.e.s peuvent devenir des abris.

Continuez le jeu en alternant entre « villageois.e.s », « abris » et « tempête ».

Concluez l’exercice en demandant aux élèves ce qu’ils ont ressenti et pourquoi, que ce soit de la tristesse, de la colère, de l’amusement, en fonction des différentes situations auxquelles il.elle.s auront été confronté.e.s. Si vous avez observé qu’un.e élève s’est souvent retrouvé.e de côté, et que cet.te élève ne s’est pas exprimé.e, abordez la situation en questionnant les ressentis de chacun. L’idée est que les élèves prennent conscience des répercussions de leurs agissements, quand bien même ils n’auraient pas de mauvaises intentions, et qu’ils apprennent à exprimer ce qu’ils ressentent sans colère.

6. Rituel de fin

Le clapping
Le.a meneur.euse se place face aux autres membres du groupe afin d’être bien vu de tous. Il.elle se positionne les bras à l’horizontal et va frapper des mains au-dessus de sa tête. Les autres doivent l’imiter en respectant son rythme. Puis, petit à petit, il.elle va accélérer jusqu’à aboutir à des applaudissements.