Atelier 4

Mise en place : de quoi a-t-on besoin ?


– Un espace de travail : la salle mise à disposition doit être suffisamment grande et aménagée de telle sorte à pouvoir accueillir l’ensemble des participant.e.s et permettre une liberté de mouvement, l’atelier demandant un engagement physique.

Les participant.e.s

La méthodologie s’adresse à des élèves du primaire et de sixième, âgé.e.s entre 9 et 13 ans. Idéalement, le groupe ne doit pas excéder 30 élèves. 

Intervenant.e.s

Enseignant.e.s de l’école, éducateur.ice.s, professeur.e.s de théâtre

Objectifs de cet atelier

  • Renforcer la capacité de réflexion individuelle et collective autour d’un texte. 
  • Renforcer les notions d’écoute, d’attention aux autres et de débat.
  • Développer la capacité d’agir en groupe.

Temps requis

90-120 minutes

Mise en œuvre

Les ateliers utilisent des techniques d’expression orale et de débat autour d’une thématique liée à un texte source. Ils mettent également en pratique, à travers des techniques d’expression corporelle, les questions théorisées par les élèves pour permettre une compréhension globale des enjeux soulevés par le texte. 

Finalité

À la fin de la session, les enfants auront : 

  • Développé une capacité à travailler individuellement et en groupe
  • Progressé vers l’acquisition de compétences en termes de communication
  • Renforcé leur pensée critique en partageant et en discutant des thèmes symboliques présents dans leurs histoires.

La pratique de nouvelles techniques d’expression corporelle et orale par les élèves améliorera leur développement personnel et leur capacité de communication.

1. Début de séance

Le clap  
En cercle, les enfants font passer un clap à leur voisin.e (on frappe dans ses mains) en faisant le tour du cercle. Pour que le clap puisse passer, les élèves doivent se regarder dans les yeux avant de frapper dans leurs mains !

2. Echauffement

  • Vous pouvez reprendre les consignes vues la dernière fois (marche, stop, youpla, rythmes, chiffres, environnements) afin de constater l’évolution des élèves d’une séance sur l’autre.

Villageois.e.s/Vagabond.e.s : interprétation physique 

Première étape: Marche dans l’espace: 

Demandez aux élèves de marcher dans l’espace en tant que vagabond.e.s (donnez des exemples : iels ont froid, iels sont fatigué.e.s, iels ont faim…). Pendant qu’ils se déplacent, demandez aux élèves de réfléchir à leurs physiques, leurs gestuelles et à la manière dont iels se déplacent en tant que personnage. Demandez aux élèves de se figer dans leur attitude de vagabond.e.s. 

Deuxième étape: Pensées et sentiments des vagabond.e.s

L’enseignant.e fige l’action et tapote tour à tour l’épaule des élèves en leur demandant de révéler leurs pensées et leurs sentiments intérieurs en tant que personnage. Demandez-leur de répondre par « Je me sens… ». (Cela encourage les participant.e.s à réfléchir réellement au personnage ou à la situation qu’iels décrivent. Iels sont invité.e.s à utiliser l’expression de pensées et de sentiments en relation avec leur langage corporel et la position qu’iels ont prise.) Discutez de l’attitude corporelle des vagabond.e.s avec les élèves.

Troisième étape: retour au neutre

Faites sortir les élèves de leurs rôles (de-rôle) Dites aux élèves de se débarrasser du personnage, de se « dégager » du personnage en disant « je ne suis plus le.a vagabond.e, je suis John » (« se dégager » = se brosser physiquement un bras avec l’autre main). Expliquez aux élèves que ce “dépouillement” nous aide à nous ramener à la réalité et à nous-mêmes. Il peut également nous débarrasser de tous les sentiments négatifs qui accompagnent ce personnage.

Quatrième étape: répéter l’exercice avec un autre personnage

Puis, comme précédemment, demandez aux élèves de se promener dans l’espace en tant que villageois.e.s. Quelle est leur attitude corporelle, comment bougent-iels, etc ? Discutez de l’apparence physique du personnage. Figez l’action. Demander tour à tour aux élèves de révéler leurs pensées et leurs sentiments intérieurs en tant que villageois.e.s en leur demandant de répondre par “Je me sens…”. Faites sortir les élèves de leurs rôles, en se dégageant du personnage et en disant “je ne suis plus le.a vagabond, je suis John”. 

3. Le récit

Par groupe, les élèves imaginent la suite de l’histoire. Puis, chaque groupe présente ce qu’il a préparé devant la classe. À la fin des présentations, l’animateur.ice propose un temps de débriefing. 

Le groupe reprend la lecture de la deuxième partie du conte. 

Puis le premier vagabond a crié : Bonnes gens !

Les villageois se sont approchés d’eux. Nous sommes trois vagabonds affamés dans un pays étranger. Nous vous avons demandé de la nourriture et vous n’avez pas de nourriture. Dans ce cas, nous devrons préparer une soupe aux cailloux. 

Les villageois se sont regardés les uns les autres. Une soupe aux cailloux ? On serait bien curieux de savoir ce que c’est.

Tout d’abord, nous aurons besoin d’une grande marmite en fer, ont déclaré les vagabonds. Les villageois leur ont apporté la plus grande marmite qu’ils ont pu trouver. Sinon, comment cuisiner suffisamment pour tous ? C’est assez grand !, ont déclaré les vagabonds. 

Et maintenant, nous avons besoin d’eau pour la remplir et d’un feu pour la chauffer. Il a fallu beaucoup de seaux d’eau pour remplir la marmite. Un feu a été allumé sur la place du village et la marmite a été mise à bouillir. 

Et maintenant, s’il vous plaît, trois cailloux ronds et lisses. Ceux-ci étaient assez faciles à trouver. Les yeux des villageois s’écarquillèrent quand ils virent les vagabonds jeter les pierres dans la marmite. Toute soupe a besoin de sel et de poivre, ont déclaré les vagabonds, alors qu’ils commençaient à remuer la marmite. Les enfants allèrent chercher du sel et du poivre en courant. 

Ce genre de cailloux fait généralement une bonne soupe. Mais oh, s’il y avait des carottes, ce serait encore meilleur. Oh, je pense avoir une carotte ou deux, dit Françoise, et elle partit en courant. Elle est revenue avec un tablier rempli de carottes qu’elle avait pris parmi les plants cachés sous les vieux draps. 

Une bonne soupe aux cailloux devrait contenir du chou, ont déclaré les vagabonds en coupant les carottes dans le chaudron. Mais inutile de demander ce que vous n’avez pas. Je pense que je pourrais trouver un chou quelque part, a déclaré Marie et elle s’est dépêchée de rentrer chez elle. Et elle est revenue avec trois choux venant de la cachette sous le lit.

 Si seulement nous n’avions un peu de bœuf et quelques pommes de terre, cette soupe serait digne de la table d’un homme riche. Les villageois ont réfléchi à cela. Ils se rappelaient de leurs pommes de terre et des côtes de bœuf suspendues dans les caves. Ils coururent pour aller les chercher.

La soupe d’un homme riche ! Et tout cela à partir de quelques cailloux. Cela semblait magique ! Ah, soupirèrent les vagabonds en mélangeant le bœuf et les pommes de terre, si seulement nous avions un peu d’orge et une tasse de lait ! Les villageois ont échangé un regard. Ils ont apporté leur orge cachée dans les greniers. Ils ont ramené leur lait du fond du puits. Les vagabonds ont mélangé l’orge et le lait au bouillon fumant pendant que les villageois les observaient. La soupe était enfin prête.

Vous allez tous goûter notre soupe, ont déclaré les vagabonds. Mais d’abord, une table doit être mise. Une grande table a été placée sur la place. Et tout autour étaient installées des torches allumées. Une telle soupe ! Comme ça sentait bon ! Bientôt un banquet fut organisé et tout le monde s’assit pour manger. Jamais il n’y avait eu un tel festin. Jamais les villageois n’avaient goûté une telle soupe. Et tout ça avec des cailloux ! Ils ont mangé et bu et mangé et bu encore. Et après cela, ils ont dansé. Ils ont dansé et chanté jusque tard dans la nuit. 

A la fin, tous étaient fatigués. Alors, les trois vagabonds demandèrent : Y a-t-il un grenier où nous pourrions dormir? Laisser trois personnes aussi sages et rayonnantes dormir dans un grenier ? Mais non voyons ! Vous devez avoir les meilleurs lits du village. Alors ils sont allés se coucher et tous les villageois et les 3 vagabonds ont bien dormi cette nuit-là. 

Dans la matinée, tout le village s’est rassemblé sur la place pour dire au revoir aux vagabonds. Merci beaucoup pour ce que vous nous avez appris, ont déclaré les villageois aux vagabonds. Nous n’aurons jamais faim, maintenant que nous savons faire de la soupe avec des cailloux. Merci pour toute votre gentillesse, ont répondu les vagabonds et ils sont repartis sur la route. 

L’animateur propose un temps de discussion autour de la deuxième partie du conte. Il demande aux élèves de comparer et de souligner les différences et les ressemblances entre leurs fins de l’histoire et l’histoire réelle. En quoi sont-elles différentes/semblables? Puis, l’animateur propose une discussion complémentaire en explorant le vocabulaire émotionnel des élèves: 

  • Besoins essentiels : nous y avons tous.tes droit, peu importe qui nous sommes et d’où nous venons 
  • Les avantages de l’inclusion et les difficultés de l’exclusion
  • Travailler ensemble par opposition aux besoins individuels 
  • Communauté se réunissant 
  • Être un.e bon.ne citoyen.ne et un être humain de bonne volonté 
  • En aidant les autres, nous nous aidons nous-mêmes 
  • La joie de la communauté et la célébration du travail d’équipe. 
  • Qu’est-ce que nous avons appris ensemble ? Qu’est-ce que nous apprend l’histoire? 

5. Rituel de fin

Le clapping
Le.a meneur.euse se place face aux autres membres du groupe afin d’être bien vu de tous. Il.elle se positionne les bras à l’horizontal et va frapper des mains au-dessus de sa tête. Les autres doivent l’imiter en respectant son rythme. Puis, petit à petit, il.elle va accélérer jusqu’à aboutir à des applaudissements.